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Faire ensemble…

Les mamans ont beaucoup d’appréhensions, de peurs. Faire ensemble, ça leur permet de sentir que c’est possible. On les accompagne, on va avec elles. Elles se sentent alors en confiance et capables de le faire toutes seules par la suite.

Le lien affectif, le rôle du papa

Je pense à un papa qui n’avait pas la garde de son petit bout de 1 mois,  la maman étant partie à la naissance de l’enfant. La seule possibilité de voir le bébé, c’était ici, à La Maison Source. Comme le petit n’avait jamais vu son papa, il pleurait tous le temps, il ne connaissait pas son odeur. Et le papa ne trouvait pas les gestes adaptés. Je lui ai conseillé de faire du ‘peau à peau’ avec son enfant. Je les vois encore, le papa assis dans le fauteuil et le petit couché sur lui. Et le papa : ‘ J’ai su enfin l’apaiser’. Le bébé ne pleurait plus. Il a renforcé les gestes et sa confiance ici. Il a appris à décoder son enfant. Il n’y a quasi pas d’autre endroit tel que La Maison Source.

Quand maman va bien, bébé va bien!

On propose des activités entre la maman et l’enfant pour créer du lien. Mais si on sent que la maman n’est pas bien, on propose de prendre l’enfant à part. Ça permet à la maman de se détendre. Si les mamans vont bien, elles profitent mieux de leur enfant. Les mamans savent aussi qu’elles peuvent tout nous dire. Ici, elles ne seront jamais jugées. 

Le temps compte!

C’est important, cette régularité. Il se passe beaucoup de chose dans six mois dans la vie d’un enfant.

Des vécus compliqués, un quotidien compliqué

Elles sont courageuses ces mamans. Les parents sont souvent très jeunes, leur réseau social et familial est très restreint, parfois inexistant. Ils ont peur de se tourner vers l’aide, parce qu’ils ont des antécédents compliqués. Ils ont parfois des parents qui eux-mêmes ont vécu une enfance difficile, ont été placés, ont rencontré des cas d’addictions, de violences… Ce n’est pas le cas de tous les parents. Certains ont simplement vécu des moments d’isolement. Mais dans toutes ces situations, le panel des besoins fondamentaux n’est bien souvent pas rempli. C’est dur. Les langes, l’alimentation saine, les vêtements… ça coûte. Il faut pouvoir anticiper. Cuisiner, se déplacer… Tout est rendu compliqué. Et souvent, cela se revit de génération en génération… 

Aider dans le rythme du sommeil de son enfant

J’ai vu une maman à bout. Son fils ne dormait pas. La maman s’énervait, le petit hurlait au point de se faire vomir. J’ai proposé à la maman de prendre le relais. Et ce petit bout, je l’ai bercé pendant 25  minutes, debout dans mes bras. Il avait 2 ans. Il était tellement mort de fatigue qu’il ne trouvait plus le sommeil. Avec cette maman, nous avons appris ensemble tout le rituel pour coucher l’enfant. Cela a pris beaucoup de temps. J’ai jonglé entre prendre le relais, laisser faire, accompagner. 

Lors de la première rencontre…

Lors de la première rencontre, on explique tout ce qu’on peut faire à La Maison Source et on sonde leurs besoins. On part de ce que les mamans ont envie de faire. Certaines nous diront qu’elles ne parviennent pas à jouer avec leur enfant. D’autres qu’elles se sentent seules et fatiguées. Ou qu’elles souhaitent des conseils en matière d’alimentation. 

La sécurité en déplacement

Comme nous allons chercher les mamans en voiture, je ne rate jamais l’occasion pour leur expliquer combien c’est essentiel d’attacher l’enfant et je leur montre comment faire. 

Les papas

Ce sont souvent des papas seuls qui viennent chercher des conseils. La place des papas est tout aussi importante que celle des mamans dans le développement de l’enfant. 

Explorer, découvrir, bouger…

Le petit L. était tous le temps dans les bras de sa maman ou dans le trotteur ou dans le parc. Il n’explorait pas beaucoup l’espace, les jeux, la relation,… Ici je l’ai vu s’épanouir, juste parce qu’il pouvait bouger, qu’il pouvait jouer avec sa maman. 

Une écoute et des mots…

Les mamans ont toutes une histoire. Il y a des fissures, elles ont peur que ça se reproduise. Elles ne veulent pas que leur enfant revive ce qu’elles ont vécu. Alors on essaie de casser ça. On en discute, j’aide à mettre des mots dessus. 

Le bien-être partagé !

Pour moi, la plus belle preuve que je fais bien mon boulot, c’est quand un tout petit vient vers moi en rentrant à La Maison Source et veut se jeter dans mes bras… Je vois alors les yeux de la maman qui pétillent. Je vois combien la maman est contente que son enfant partage son bien-être à La Maison Source. 

Collectif et aussi plus individuel

En collectif, les mamans discutent, s’entraident, amènent des idées, deviennent amies, développent leur réseau… Et pour certaines familles, l’individuel convient mieux, c’est au cas par cas. 

Expérimenter, chanter, dessiner…

Un enfant ne savait pas dessiner un bonhomme. Nous avons travaillé le schéma corporel, en psychomotricité. Nous lui avons expliqué les différentes parties du corps, nous avons chanté avec les différentes parties du corps. Le dessin a évolué et a réellement commencé à ressembler à un bonhomme. Quelque chose de concret s’est passé chez l’enfant.

Comment la confiance s’installe

Je suis présente. Je donne des conseils si elle en a besoin. Tout ce qui se passe ici, reste ici. Tout ce qu’elle me dit lui appartient. Je ne juge pas. C’est aussi grâce à cette confidentialité qu’une relation de confiance s’installe. 

Le potentiel des enfants !

Certains parents n’imaginent pas tout le potentiel qu’a un bébé. Tout simplement, parce qu’on ne leur a jamais expliqué tout ce qu’ils peuvent apprendre à leur enfant en dialoguant, en jouant avec lui… C’est la base pour que l’enfant puisse bien se développer. Il y a aussi tout le côté affectif. Apprendre à anticiper le moment de la séparation, la rentrée à l’école par exemple. Sur tout cela, les mamans ne peuvent pas tout savoir. Les parents isolés ou qui n’ont pas accès à l’information sont vite coincés dans des situations. Ici on explique ce que l’enfant peut ressentir dans certaines situations et, avec les parents, on cherche des pistes adaptées. 

De la théorie à la pratique !

A La Maison Source, la mise en pratique fait toute la différence. Dire en théorie qu’il faut préparer une panade pour un enfant, c’est bien. Mais qu’est-ce qu’elle fait la maman si elle ne sait pas comment la préparer et qu’elle n’a personne pour l’aiguiller? 

De la pratique, des pistes…

Ici on pratique en permanence avec le parent des gestes anodins qui vont aider l’enfant à grandir. Cela permet aux mamans d’expérimenter d’autres façons de faire, des pistes face aux difficultés rencontrées … Les mamans ont l’occasion d’échanger avec des animatrices spécialisées dans l’accueil de la petite enfance. On ne dit pas qu’on a toutes les solutions, mais on propose, on essaie ensemble. 

Le transfert des acquis au domicile

Qu’est-ce que je suis contente quand les mamans testent à leur domicile ce qu’elles ont appris à La Maison Source. Comme par exemple le conseil de mettre le bébé dans le sac de couchage. L’une des mamans ne voulait pas au départ. Cela lui faisait trop peur. Un jour elle a osé franchir le pas, elle a dû convaincre le papa, qui ne le sentait pas non plus. Le lendemain elle m’a spécialement téléphoné, toute fière, pour me dire que son bébé n’avait jamais aussi bien dormi.

De simples gestes. Simples et si importants

Proposer du concret aux mamans c’est le plus important. C’est en répétant les gestes du quotidien qu’elles les intériorisent. C’est parfois de simples gestes, comme éplucher une pomme. C’est ici qu’elles peuvent expérimenter… faire une panade, apprendre à faire un hachis parmentier. 

Passer de l’alimentation liquide au solide

A 8 mois, je me suis rendu compte qu’un des bébés buvait toujours du lait et n’avait pas encore touché un aliment solide. La maman ne savait pas que son enfant n’était pas rassasié, ce pourquoi il ne dormait pas. Alors nous lui avons appris à préparer des panades. Le petit a tout de suite commencé à manger. Il a quasi englouti l’assiette. Elle n’en revenait pas. Je lisais sur son visage le joie, l’étonnement, le soulagement.

Les séances de psychomotricité pour développer la relation parent-enfant

Quand une maman commence à cajoler son enfant, c’est réussi pour moi. Je pense à maman C. qui avait très peu de gestions d’affection envers son enfant d’1 an. Souvent ces mamans en ont peu reçus. Durant les séances de psychomotricité, elle a commencé à se détendre, à faire un petit bisou par-ci, par-là, posé une main dans le dos lorsqu’il montait l’escalier.

L’alimentation et le partage des connaissances

Je me souviens du jour où je me suis installée avec deux mamans dans la cuisine pour faire des panades. L’une a expliqué à l’autre. La maman qui expliquait était super fière de partager ce qu’elle avait appris ici, 2 ans plus tôt, et l’autre maman recevait l’info avec grand plaisir. 

Le lien affectif : la séparation et la sociabilisation

Je pense à une maman avec son petit garçon de 18 mois. Le petit était fort accroché à sa maman. On ne pouvait pas l’approcher. Il ne supportait pas aller dans une autre pièce sans sa maman. Aujourd’hui, ce petit garçon n’a plus peur. Il va vers les autres enfants, il joue avec eux, vient vers nous,… La maman, seule avec ses 2 enfants 24h/24, souffle enfin. Je vois que pour elle, venir ici est un moment de détente.

Des petits conseils…

C’est l’infirmière de l’ONE qui m’a parlé de La Maison Source. Généralement, je suis très stressée quand je ne connais pas les gens, mais ici, le contact est directement bien passé. Je venais au départ pour des questions d’alimentation. Mais on me donne aussi d’autres conseils, pour bien tenir la petite. J’apprends à aller doucement, à prendre le temps… 

Vers l’autonomie…

Un autre exemple où les mamans me font confiance, c’est lorsqu’elles acceptent d’appliquer notre conseil de faire boire leur enfant au verre, plutôt que dans un gobelet en plastique. Le petit apprend à connaître et à avoir contact avec un objet froid. Il sent mieux son corps, ses dents, sa bouche. Au début, les mamans ont souvent très peur. Malgré tout, elles essayent. Aujourd’hui ces petits savent mieux manger, mieux tenir leur cuillère.